Cadre et accompagnement : quels sont les besoins de mon enfant dans sa pratique sportive ?
En fonction de la répartition des symptômes, un·e enfant sera plus à l’aise dans un sport, alors qu’un·e autre avec le même diagnostic sera plutôt à l’aise dans un autre sport.
Troubles moteurs
“Un enfant dont les symptômes moteurs sont marqués ne sera pas forcément à l’aise dans les sports de ballon ou de raquette, par exemple”, illustre Nadège Roche-Labarbe.
Interactions sociales
“En cas de grandes difficultés dans les interactions sociales, ou d’hypersensibilité tactile, les sports d’équipe ou de contact ne seront peut-être pas adaptés”, poursuit l’experte. Pour ces enfants, les sports individuels (athlétisme, natation) ou incluant des animaux (course à pied avec votre chien, équitation) peuvent être plus indiqués. Ces pratiques sportives encouragent la coordination motrice de votre enfant sans le déborder, et la communication avec l’animal facilite l'expérience.
Intérêts restreints et actes stéréotypés
“Certains enfants sont plus enclins aux intérêts restreints et aux actes stéréotypés, et ont besoin d’une routine pour s’épanouir”, poursuit l’experte. Un environnement structuré, à la fois dans le temps et l’espace, avec des règles claires, leur sera alors nécessaire. Pour ces enfants, un sport technique individuel ou avec une composante sociale structurée et limitée peut convenir, comme le skateboard, le tennis, l’escalade… Encore une fois, c’est au cas par cas !
Routines et repères
Céline Clément souligne également l’intérêt de la gymnastique pour les enfants avec TSA. “L’aspect très routinier de cette discipline, avec un roulement précis d’agrès en agrès, des séquences de mouvements répétés, les interactions sociales sans trop de contact physique… Tout cela peut avoir des effets bénéfiques sur les enfants avec TSA”, illustre l’experte.
Le fait d’avoir un événement plaisant, à horaire régulier et avec un déroulé connu est ici très important. Cette immersion récurrente va permettre à votre enfant de développer ses compétences sociales et motrices, mais aussi son autonomie. “Par exemple, en équitation, on sait qu’en arrivant au club, il faut aller voir au tableau quel poney on va monter, ensuite, il faut aller préparer le poney… Le déroulement de la séance est découpé en séquences identifiées”, illustre l’experte, “Cette routine doit être claire, pour que l’enfant ne se sente pas perdu·e et démuni·e, car pour un·e enfant avec TSA, rien ne coule de source, et les informations implicites ne sont pas comprises”. Ainsi, un·e enfant avec TSA peut faire une crise de détresse si on ne lui a pas précisé s’il doit se rendre de lui-même au manège avec son poney, ou s’il doit attendre le ou la moniteur.ice.
Si le ou la coach est sensibilisé·e, que la routine est bien mise en place et que l’enfant prend plaisir à ces rendez-vous, on peut s’attendre à ce que le comportement soit positif et s’améliore au fil des séances. “Ça ne veut pas dire que votre enfant ne fera pas de crise au moment du départ, car comme pour beaucoup d’enfants aimant les animaux, partir d’un centre équestre peut être difficile !”, sourit Nadège Roche-Labarbe.
Découverte préalable de l’environnement
Organiser une visite des locaux sportifs, une rencontre avec le ou la coach, ou une séance d’essai en amont de l’inscription peut également rassurer votre enfant. “La visite du local quand il y a peu de monde -mais pas vide- peut donner une idée à votre enfant de ce à quoi va ressembler son expérience sportive”, acquiesce Céline Clément, “Attention, il ne faut pas figer ces éléments dans l’esprit de l’enfant, car l’entraineur·euse peut changer, la salle de pratique et sa disposition aussi”. Trouver un copain ou une copine d’activité peut se révéler un bon pilier pour votre enfant, plus encore qu’un.e entraineur·euse, dont la présence continue au fil des années n’est pas garantie.
La schématisation visuelle des étapes peut aussi aider votre enfant à comprendre le déroulé d’une séance et à en mémoriser le contenu.