sphere media background sample

Everest : pourquoi l’ascension est-elle si compliquée ?

Gravir un sommet tel que l’Everest n’est pas chose évidente, bien au contraire. C’est même une prouesse humaine. Si courir 10 000m en course à pied est déjà un challenge en soi, que diriez-vous de marcher 8 849m, mais cette fois-ci en montée, et surtout à très haute altitude ? 

Avec ses 8 849m, l’Everest est connu comme étant le plus haut sommet du monde. Le défi physique, le manque d’oxygène, la gestion du mal des montagnes, les éventuelles chutes, la résistance au froid polaire… beaucoup de facteurs entrent en jeu pour réussir à gravir l’Everest. Nous avons questionné François Marsigny, membre de la team Simond, marque spécialisée dans d’alpinisme, concernant la préparation nécessaire en amont d’une ascension si élevée. 

Le mal des montagnes mettant en difficulté de nombreux alpinistes

Le corps humain n’est techniquement pas fait pour survivre au-delà de 5 000m, c’est-à-dire qu’il peut difficilement supporter une telle altitude. Tant redouté, même avec une bonne préparation en amont, le mal aigu des montagnes (MAM) peut en effet toucher tout le monde, quelle que soit la condition physique. En haute altitude, il y a une forte accélération du rythme cardiaque en raison de la baisse d’oxygène. Ce mal aigu des montagnes provoque des vertiges, des nausées, voire des vomissements, de la fatigue, une perte d’appétit et de lucidité et peut même aller jusqu'à l'œdème cérébral et pulmonaire, entraînant la mort.

Dans les derniers mètres de l’Everest, la température est comprise entre -20° C et -40° C et les rafales de vent sont semblables à celle d’un ouragan. Le danger est particulièrement présent si des bourrasques interviennent en pleine ascension.

Bien sûr, plusieurs moyens existent pour se préparer au maximum pour ce phénomène.

La préparation physique avant une telle ascension

C’est très important d’effectuer des entraînements fonciers, c’est-à-dire de s’entraîner régulièrement à gravir plusieurs sommets plus petits avant de s’attaquer aux gros comme l’Everest”, précise François Marsigny.

Pour se préparer au mieux à un sommet tel que l’Everest, une bonne acclimatation est la clé. “La meilleure chose à faire est de dormir dans des refuges dans les montagnes et de gravir 300m maximum par jour”, conseille François Marsigny, alpiniste. Autre solution, moins efficace selon lui, s’entraîner avec une tente hypoxique. Tente hypo…quoi ? Une tente hypoxique est un espace dans lequel, artificiellement, le taux d’oxygène est bas, souvent équivalent à une altitude située entre 2 500m et 3 500m d’altitude. Cela permet d’augmenter le nombre de globules rouges présents dans le sang. Attention, cette pratique doit être encadrée par une équipe médicale !

💡 Les globules rouges “transportent” de l’oxygène dans toutes les cellules du corps. Une baisse de globules rouges peut, par exemple, provoquer de graves infections.

Une expédition type de l’Everest

La première étape consiste à rejoindre, à pied, l’un des deux camps de base (le tibétain ou le népalais), situé à plus de 5 000 m d’altitude. Lors de l’arrivée sur place, une période d’environ 15 jours est nécessaire pour s’acclimater avant le début de l’ascension. Le deuxième camp se trouve à 6 000 m. Pour y arriver, approximativement un kilomètre est à parcourir. Cela peut sembler peu, mais à cette altitude, plusieurs heures peuvent être nécessaires.

Le camp suivant se trouve à 6 500m d’altitude et les premières vraies complications respiratoires apparaissent. Pour aider l’oxygénation, des masques à oxygène sont utilisés par les ascensionnistes.

Avant le dernier camp, précédant l’ultime ascension, on trouve le “camp avant la zone de la mort”, situé à plus de 7 400m. À ce stade, de nombreuses personnes ont déjà abandonné par manque d’oxygène ou par épuisement. À minuit, les grimpeur·ses tentent d’atteindre le toit du monde. Cette ultime ascension, qui dure en moyenne entre 10 et 12h, est connue pour être la zone dans laquelle il faut passer le moins de temps possible à cause de son taux d’oxygène très bas, aux alentours de 20%.

Pour l’expédition totale du mont Everest, la durée moyenne est de 6 à 10 semaines. Le temps varie en fonction de la rapidité des rassemblements de provisions, de l’adaptation à l’altitude ou encore à laquelle les ascensionnistes gravissent les étapes de cette expédition.

Étant de plus en plus touristique, le milieu naturel du mont Everest est lourdement fragilisé. De nombreux déchets sont présents sur la montagne. Cette situation force les autorités locales à limiter le nombre d’ascensions. Les ascensions, comme celle de l’Everest, en font rêver plus d’un·e. Un bon entraînement et une bonne connaissance de l’alpinisme feront de vous un·e potentiel·le finisher ⛰️. 

Everest : pourquoi l’ascension est-elle si compliquée ?

Martin

Journaliste - Rédacteur web

Passionné de foot et de course à pied, c'est un plaisir de vous partager tous les bienfaits du sport. Le reste du temps, on peut me retrouver dans un stade de foot.

En savoir plus sur l'alpinisme

Comment bien lover* sa corde

Escalade : comment bien lover sa corde

Vous vous demandez comment bien plier (ou "lover" pour les grimpeurs aguerris) votre corde d'escalade ou d'alpinisme ? Les différents pliages pour éviter les nœuds et torons ? C'est par ici !

COMMENT ENTRETENIR ET AFFUTER SES CRAMPONS

COMMENT ENTRETENIR ET AFFÛTER SES CRAMPONS D'ALPINISME

Découvrez tous nos conseils pour bien entretenir et affûter vos crampons afin de prolonger leur durée de vie.

Système d'attache de vos crampons : comment le changer et le régler ?

Système d'attache de vos crampons : comment le changer et le régler ?

Vous avez acheté de nouveaux crampons d'alpinisme et ne savez pas comment passer de semi-auto à auto et vice-versa ? On vous explique tout !