Maigrir des genoux ? Balayons les complexes !

Souvent, quand on fait une fixette sur ses genoux, c'est parce qu'ils ne ressemblent pas à l'idéal qu'on s'est glissé inconsciemment (ou consciemment d’ailleurs) dans la tête. Les hommes, comme les femmes, on s'est imaginé la cuisse parfaite, bien dessinée, une petite articulation plus fine et un mollet galbé, mais pas trop non plus. On veut des courbes, des formes façon statue grecque (d'ailleurs, qui nous dit qu'ils ne faisaient pas de retouches à l'époque, ah !). OK. Et maintenant, on fait quoi avec ça ? Eh bien, on essaye de comprendre pourquoi nos genoux ne nous conviennent pas tels qu'ils sont et on tente une potentielle génu-réconciliation.

Pour comprendre ce qui peut gêner tant de gens autour de cette articulation rudement utile, j'ai réalisé un petit sondage autour de moi, voici une partie des réponses à la question : "Pourquoi n'aimez-vous pas vos genoux ?"

"Ça ne fait pas une belle courbe continue, il y a ce surplus de peau ou de graisse au-dessus du genou vers l'intérieur."
"Je ne les trouve pas gracieux. Ils sont anguleux."
"Ils sont gros"
"Ils renvoient une image de mollassonne alors que je ne pense pas l’être ..."
"la cellulite"

Hum, ça parle de graisse, de cellulite, mais aussi de forme et d’image de soi... Grâce à vous, qui m'avez répondu, nous allons pouvoir balayer les différentes raisons pour lesquelles on n'aime pas ses genoux... Mais avant ça, comme dit si bien Karine Weber, psychologue qui a déjà partagé avec nous sa vision dans l'article "comment s'accepter en maillot de bain ?" : "Vous n'êtes pas une personne normale, vous êtes une personne singulière." Ça, il faut l'écrire, le placarder partout et se le répéter dès qu’on peut !

Où je veux en venir ? Je m'explique. Avant de trouver une éventuelle solution pour transformer vos genoux, la première chose à faire est aussi de travailler sur la perception que vous avez de votre corps. Alors c'est vrai, c'est peut-être facile à dire, et j'ai bien conscience du challenge que cela peut représenter pour vous qui me lisez. C'est pourquoi je préconise l'accompagnement d'un·e professionnel·le de la santé et de la confiance en soi avant de sortir la lime à métaux et les objets de torture pour venir à bout de vos genoux !

On commence tout de suite par l'une des premières raisons qui vous empêchent de voir vos genoux en peinture : la graisse. Si perdre du poids est possible, perdre d'une partie du corps en particulier ne l'est pas. Il faudra attendre une perte de poids globale avant de constater un changement sur le bas du corps puis spécifiquement sur la graisse autour des genoux. Je vous invite donc à ne pas vous acharner sur vos genoux avec des séances de renforcement des cuisses et des fessiers tous les matins (sauf si ça vous fait plaisir, évidemment).
Le sport oui, mais ce n'est pas l'unique action à mettre en œuvre et pas forcément en ciblant des exercices de bas du corps systématiquement. Je détaille tout ça plus bas.

La graisse a ses endroits favoris. En fonction des gens, des hormones, de l’alimentation, de l’activité physique, elle choisit ses spots : le dessous des bras, l'intérieur des cuisses, les hanches, les fesses et parfois, autour des genoux. Pourquoi ? Pas vraiment d'explication à ça, on n'est pas égaux·les sur ce point, une histoire d'hérédité me souffle-t-on.

De nombreuses raisons peuvent expliquer un stockage de graisse. Ne restez pas dans ce bain d'hypothèses qui fait mal au crâne et vous donne les doigts fripés. Pour ça, je suis allée rencontrer un spécialiste qui voit passer des jambes toute la journée : le phlébologue. Dr Jean-Dominique Allart, spécialiste en médecine vasculaire, me confirme que beaucoup de personnes le consultent pour ce syndrome des “jambes poteaux” et sont gênées par cet amas de graisse autour du genou. Mais que se cache-t-il derrière ce complexe ?

Enfin nouveau, le lipœdème est reconnue par l’OMS depuis 2018. De quoi parle-t-on ? Le lipœdème est une maladie chronique inflammatoire dont les facteurs sont, la plupart du temps, génétiques et/ou dus aux différents bouleversements hormonaux que vit la femme (puberté, grossesse, ménopause etc.). Car oui, le lipœdème est exclusivement féminin. Pour aborder ce sujet, j’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec Léna Helmer, infirmière, étudiante en ostéopathie, patiente experte et cofondatrice du collectif Lipo & Co. qui sensibilise et informe (entre autres actions) sur cette maladie chronique méconnue : “11% des femmes sont atteintes de lipœdème en France.” Et ce chiffre ne comptabilise pas le nombre de patientes pas encore diagnostiquées et pour cause… Le lipœdème est difficilement identifiable, surtout le stade 1, Léna m’indique que le phénomène peut être confondu avec la cellulite, ils sont pourtant bien différents : “le lipœdème n’est pas un type de cellulite mais bien une maladie chronique affectant le tissu conjonctif lâche plus communément appelé tissu adipeux.
Cette maladie est intimement reliée aux variations hormonales, à la génétique, aux variations de poids importantes. Elle n’est pas forcément liée à un problème de surpoids, même s’il est vrai que la progression du lipœdème et son côté incontrôlable peut parfois entraîner des soucis de surpoids, voire d’obésité.”

Cellulite et lipœdème sont donc indissociables à l’œil nu, le lipœdème est une pathologie. Seul un microscope pourrait véritablement le diagnostiquer : “la cellulite touche quasiment tout le monde indépendamment du poids. La génétique, les hormones (œstrogène, cortisol, insuline) et le mode de vie peuvent l’influencer. Dans le lipœdème, l’aspect cellulite sera forcément combiné à un aspect disproportionné plus ou moins important des zones concernées. Le lipœdème  peut être douloureux au toucher  (mais pas seulement) contrairement à la cellulite et il est réfractaire à l’exercice physique et aux régimes. Le lipœdème, c’est de la graisse malade qui se nourrit essentiellement du retour de l’effet yoyo et des bouleversements hormonaux de la vie d’une femme.”

Des études ont montré que sur 100 personnes atteintes de lipœdème, 74 % avaient des antécédents de troubles de l’alimentation, 12 % avaient des crises de boulimie périodiques, 8 % souffraient de boulimie et 16 % souffraient d’anorexie mentale.

On pourrait croire que comme le lipœdème n’est pas une maladie mortelle, elle n’est pas grave. C’est là que Lena me dénombre les multiples incidences que peuvent avoir le lipœdème par effet boule de neige : “non, on ne meurt pas littéralement du lipœdème, mais on peut vivre une vie de souffrance à cause de cette maladie et je ne suis pas sûr que ça ne soit forcément mieux, ou moins grave. D’après Karen Herbst, spécialiste des maladies du tissu conjonctif, la douleur qui accompagne le lipœdème et l'incapacité de perdre de la masse tissulaire par les mesures habituelles peuvent augmenter l'incidence de la dépression, de l'anxiété ou des troubles de l'alimentation.”

En chiffre, c’est 85% de femmes atteintes de lipœdème qui déclarent que cela affecte leur santé mentale, leurs capacités d’adaptation et leur estime de soi. Léna poursuit : “dans d'autres études, l’anxiété signalée touchait 18 à 30 % des personnes atteintes de lipœdème. Certaines femmes finissent même par ne plus sortir de chez elles.”

Si, comme de nombreuses pathologies veineuses ou lymphatiques, on ne peut pas prévenir le lipœdème, existe-t-il des traitements pour se séparer de cette couche de graisse malade ? Notre patiente experte à l’affût de toutes les dernières recommandations scientifiques explique : “Karen Herbst, confirme que ni le sport ni les régimes ni la chirurgie bariatrique n’ont d’impact sur la graisse lipœdemateuse. C’est d’ailleurs pour ça que de grandes sportives (plusieurs heures d’entraînement par jour) n’arrivent pas à se débarrasser de cette graisse malade qui stagne au-dessus de leurs muscles et finissent par se faire opérer.”*

Léna me fait part du traitement dit “conservateur”, la maladie connait trois stades, le traitement conservateur freine l’évolution de la pathologie : “les spécialistes préconisent une alimentation anti-inflammatoire, et ça, ça dépend de chacune, il est également conseillé d’avoir une activité physique régulière, faire des drainages lymphatiques et pour finir, favoriser la contention. Toutes ces choses agissent sur la douleur du lipœdème.”

Dr Allart, précise également que le suivi psychologique fait partie intégrante du traitement. Pour les cas de stade 3, des opérations existent type liposuccions et éliminent les zones douloureuses.

C'est là qu'on rentre dans mon domaine, la pratique d'une activité physique. Si on ne peut pas maigrir d'une zone en particulier, on peut brûler des calories avec des sports d'endurance (la course à pied, la natation, le vélo ou la marche nordique) ou des séances de fractionnés (le HIIT par exemple). On peut aussi renforcer nos muscles en douceur, avec progressivité ! Cela peut contribuer à sculpter ses jambes, mais surtout, renforcer la confiance que l'on a envers elles. Elles nous portent (et nous supportent même des fois) et nous permettent d'avancer... C'est important de les chouchouter.

Retrouvez plus d’exercices pour muscler l'intérieur des cuisses, des ischios-jambiers, des fessiers et une séance spécifique bas du corps. Gardez en tête que c'est le plaisir de la pratique qui vous réconciliera avec votre corps.

La marche contribue à la diminution des symptômes de la cellulite. Elle participe également à la tonification de vos jambes et les rend plus agiles. On vous en dit plus dans cet article : 

D'après Dr Allart, le drainage par massage peut améliorer les symptômes du lipœdème et de la cellulite, notamment par forte chaleur, même s’il ne le fera pas disparaître. Concernant le palper-rouler, le massage qui consiste à pincer puis rouler la peau pour casser les cellules adipeuses (hum... bonheur), il se montre très efficace sur l'aspect général de la peau, elle devient plus lisse, mais, lui non plus, n'élimine ni la cellulite ni le lipœdème.
 
💡Ce qu'il faut retenir : on peut réduire les symptômes et l'aspect visuel de la cellulite qui peut nous gêner, mais on ne s’en débarrasse pas. Gardez en tête que la lutte contre la sédentarité et le surpoids contribue à la réduction des symptômes. N'hésitez pas, entourez-vous de psychologues, de diététicien⸱nes et de phlébologues pour vous faire accompagner sur ce sujet.

Derrière des jambes gonflées ou lourdes, peut aussi se cacher ce qu'on appelle une insuffisance lymphatique. Pourquoi on fait de la rétention d’eau ? Pourquoi les articulations des genoux et des chevilles s'effacent ? Dr Jean-Dominique Allart répond :

"Tout d'abord, le terme "rétention d'eau" n'est pas juste, c'est un abus de langage. Sachez que l’eau dans le corps se trouve soit dans les vaisseaux, soit dans les cellules.  Quand il y a un dysfonctionnement systémique dans le corps, qui peut être multifactoriel (surpoids, sédentarité, hérédité, insuffisance lymphatique ou veineuse), l’eau sort des cellules ou des vaisseaux pour créer un troisième secteur : l’œdème. C’est en général dans les membres inférieurs que les effets sont les plus importants."

Concernant l’insuffisance lymphatique, Jean-Dominique précise : "Elle se traduit par des orteils cubiques, et contrairement au lipoedème, cette pathologie peut évoluer dans le temps.". Elle est diagnostiquée chez un phlébologue et en fonction du stade d’évolution au moment de la prise en charge, elle peut être améliorée par du drainage lymphatique (prodigué par des kinésithérapeutes), de la compression (bas/ chaussettes de contention) ou encore de la marche.

Le bas des cuisses ou l'arrière de vos genoux peuvent également être exposés aux varices. Pour les hommes comme pour les femmes, difficile de prévenir cette insuffisance veineuse, car c'est principalement héréditaire. Il existe tout de même, des facteurs favorisant comme les métiers statiques.

Si des symptômes apparaissent, par exemple en fin de journée, (gonflement, fourmillement, envie de bouger) ou dès l’apparition des premières varices, il est nécessaire de consulter. Dr Allartd nous explique les différents stades d’évolution d’une insuffisance veineuse possible : “Les varices vont en se dégradant, plus les varices évoluent, plus elles grossissent, plus c’est douloureux, plus elles engendrent des complications : de la thrombose veineuse superficielle, en passant par la phlébite jusqu’à l’embolie pulmonaire, dans les cas les plus graves.” Rassurez-vous, la technologie a évolué dans ce domaine et on peut agir sur les varices de façon pérenne et pratique : “On peut enlever les varices. Cela se fait en ambulatoire. Grâce à une sclérothérapie ou une ablation thermique (laser endoveineux ou radiofréquence) sous anesthésie locale, le taux de récidive est quasi nul.”

Je sais, la question “est-ce que le sport peut prévenir les varices ?” est sur toutes les lèvres désormais. Jean-Dominique invite évidemment tout le monde à marcher, à faire de l’activité physique pour améliorer le retour veineux. En revanche, cela n’empêchera pas forcément l’arrivée des varices, oh, bah, quel intérêt, alors ?? Attendez, attendez, ça va soulager les symptômes désagréables de fin de journée et ça, c’est déjà pas mal…

Les insuffisances lymphatiques et veineuses ne peuvent malheureusement pas se prévenir et comme le lipœdème, l’hérédité est le principal facteur.

L’une des raisons pour lesquelles vos genoux ne voient pas souvent la lumière, c'est peut-être leur morphologie et leur apparence lorsque vous vous tenez debout. Rien de tel qu'une podologue comme Marine Liebaut, pour nous parler de posture...

Les différentes morphologies des genoux

● Genu-valgum
● Genu-varum
● Recurvatum
● Flexum

(à répéter plusieurs fois en dessinant des cercles avec une baguette et beaucoup de conviction)

On aurait tous une petite tendance à avoir les genoux qui rentrent vers l'intérieur. C'est la largeur du bassin qui influence la direction de l'os de la cuisse (le fémur). Plus le bassin est large, plus les genoux auront tendance à rentrer vers l'intérieur. Cette forme, lorsqu'elle est plus prononcée, on l'appelle "genu-valgum" , on dit aussi "avoir les genoux en X", dans ce cas-là, les genoux se touchent.

Le “genu-varum”, c'est l'inverse ! Les genoux sont déportés vers l'extérieur, familièrement, on dit aussi "avoir les jambes arquées".

Le “recurvatum”, c'est la sensation visuelle que les genoux vont se fléchir dans l'autre sens, lorsque les genoux sont derrière la ligne qui relie les hanches aux chevilles.

Et pour finir, “le flexum”, c'est quand les jambes sont toujours légèrement fléchies, même quand la personne soutient mordicus que ses jambes sont tendues.